Bénin : tirer parti des progrès réalisés en matière d’apprentissage
Points clés
- Après des efforts concertés et des succès dans l’amélioration de l’accès à l’éducation, le gouvernement du Bénin, avec le soutien de partenaires comme le GPE, a considérablement amélioré les résultats d’apprentissage.
- Les améliorations sont dues à une pédagogie structurée et à un soutien dans les premières années, alignant différentes parties du système avec une attention claire portée à la compétence et à la pratique des enseignants en classe.
- Le pays capitalise désormais sur les progrès réalisés et s’efforce de rendre l’éducation plus inclusive et de créer un impact à grande échelle afin que chaque enfant reçoive une éducation de qualité.
Le Bénin consacre la part du budget la plus élevée à l'éducation en Afrique de l'Ouest et centrale, soulignant ainsi la priorité majeure qu’il accorde ce secteur.
Après avoir déployé des efforts concertés, et réussi à améliorer l'accès à l’éducation, le gouvernement, avec le soutien de partenaires tels que le GPE, s’est concentré davantage sur la qualité de l’apprentissage, ce qui a conduit à une amélioration significative des résultats d’apprentissage.
Les évaluations du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (PASEC) montrent qu’en 2014, seuls 10 % des élèves de 2e année dépassaient le niveau minimal de compétences en lecture, mais en 2019, cette part était passée à 38 %.
En mathématiques, 34 % des élèves de 2e année dépassaient le niveau minimal de compétences en 2014, contre 62 % en 2019.
Des améliorations similaires ont été constatées lors des évaluations nationales des apprentissages, effectuées en 2017 et 2023.
Un élève effectue un exercice de mathématiques sur son ardoise.
Améliorer l’apprentissage dans l’enseignement primaire
Un financement de 19,4 millions de dollars, octroyé par le GPE pour la période 2020-2023, et géré par la Banque mondiale, a permis d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage dans les premières années du primaire.
Le Bénin a élaboré de nouveaux programmes scolaires, des manuels (y compris des livres décodables), des cahiers d’activité, ainsi que des guides pédagogiques en lecture et en mathématiques destinés aux élèves de 1ère et 2e année de l’enseignement primaire.
Ces guides comprennent des plans de leçon structurés qui suivent une méthodologie progressive tout au long de l’année scolaire. Tous ces supports pédagogiques ont été pilotés et testés, puis révisés au fur et à mesure afin de les améliorer.
Une enseignante et sa classe de 2e année, à l’école primaire Sedjeko, à Porto-Novo, ont testé les nouveaux manuels d’apprentissage.
Un programme de formation des enseignants a été mis en œuvre à l’échelle nationale, afin d’améliorer leur compréhension du nouveau programme scolaire, leurs connaissances du contenu et leurs compétences pédagogiques, y compris la gestion du temps consacré aux tâches et l’utilisation des nouveaux outils d’enseignement et d’apprentissage.
Trois cycles d’évaluation des enseignants utilisant les nouveaux supports pédagogiques ont été organisés.
En 2021, 66 % des enseignants observés étaient capables d’utiliser les nouveaux supports de manière efficace, 68 % en 2022 et 80 % en 2023, témoignant d’une amélioration considérable des pratiques pédagogiques.
Ces évaluations ont permis d’identifier les forces et les faiblesses des enseignants, ce qui a servi à améliorer leur formation continue.
« Il y a toujours eu des guides et des programmes pour accompagner les enseignants, mais dans le travail qui a été fait, les types d’évaluation et les types de compétences acquises par les élèves ont été clarifiés et expliqués. Lorsque les enseignants les comprennent, ils savent de quoi ils vont parler et comment ils vont gérer la classe. »
Afin d’évaluer l’impact du nouveau programme scolaire et de la formation des enseignants, le programme du GPE a suivi l’évolution du pourcentage d'élèves de 2e année de l’enseignement primaire à avoir atteint le niveau minimal de compétences en lecture et en mathématiques lors des évaluations nationales des apprentissages.
À mesure que davantage d’élèves apprenaient mieux, de plus en plus d’entre eux passaient en classe supérieure : la moyenne nationale du taux de promotion des élèves dans les écoles primaires publiques est passée de 68 % en 2017 à près de 78 % en 2023.
Un élève lit son nouveau manuel de français au Bénin.
Stimuler l’engouement pour la lecture
La maîtrise de la lecture s’améliorant, le Bénin a organisé un jeu-concours de lecture appelé « P’tit champion de la lecture » dans le but d’encourager les enfants à lire davantage.
De mai à juillet 2023, les municipalités défavorisées des départements d’Alibori et du Borgou ont organisé des clubs de concours de lecture à voix haute, pour les élèves de 1ère et 2e année du primaire. Plus de 1 020 écoles primaires publiques ont participé et continueront à organiser ce concours chaque année.
En plus de favoriser le développement des compétences et des pratiques personnelles de lecture, et de susciter un intérêt pour cette activité, ce concours sensibilise les familles des élèves à l’importance de la lecture.
Rendre l’éducation plus inclusive
Grâce au soutien du GPE, le Bénin a réussi à rendre son système éducatif plus inclusif pour les enfants marginalisés.
La distribution d’uniformes et de fournitures scolaires à plus de 300 000 élèves a contribué à augmenter le taux d’enfants scolarisés dans les régions défavorisées. Des campagnes de sensibilisation ont également été diffusées par des stations de radios communautaires en faveur de l’éducation, en particulier celle des filles.
Le Bénin a déployé des interventions prometteuses dans les départements du Zou et des Collines, afin d’accroître le taux de scolarisation des enfants en situation de handicap dans les écoles primaires.
Le ministère de l’Éducation a collaboré avec le département des Personnes en situation de handicap et des Personnes âgées et le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, afin d’identifier les enfants en situation de handicap, de consulter leurs familles concernant les besoins spécifiques de chaque enfant, de fournir des appareils d’assistance (comme des béquilles ou des appareils auditifs), de couvrir leurs frais de scolarité, de distribuer des fournitures et des manuels scolaires, ainsi que de prendre en charge les frais de tutorat à domicile.
En plus de ces interventions, les enseignants et les directeurs d’écoles des élèves malentendants ont été formés à la langue des signes et aux techniques d’enseignement pour les personnes sourdes.
Mariam Yekini, une enseignante à l’école intégrée Louho pour les personnes sourdes, à Porto Novo, parle de l’un de ses élèves, atteint de handicaps moteurs et auditifs : « Aimé se plaît beaucoup dans notre école inclusive. Il a 15 ans et il est en 1e année du primaire. Il est avec des enfants âgés de 6 et 7 ans qui n’ont pas de déficience auditive et qui l’aident beaucoup. Il est un peu plus âgé et commence tout juste à apprendre les concepts de base, notamment en langue des signes, mais il arrive à communiquer avec ses camarades. »
Des enfants malvoyants utilisent du matériel en braille en classe, à Parakou, au Bénin.
Distribution de kits d’apprentissage à Gogounou, au Bénin.
Le parcours du Bénin pour obtenir des résultats à grande échelle
Le Bénin cherche à tirer parti des progrès réalisés et à créer un impact à grande échelle afin que chaque enfant reçoive une éducation de qualité.
Dans le cadre de l’engagement du président à améliorer la qualité de l’apprentissage, le gouvernement a mené un dialogue politique avec les parties prenantes de l’éducation, y compris les partenaires de développement, les bailleurs de fonds, les organisations de la société civile, les représentants d’enseignants et le secteur privé, afin d’identifier les défis à l’amélioration du système dans son ensemble et de proposer des solutions porteuses de transformation pour y répondre.
Ce dialogue a abouti à la création du Pacte de partenariat du Bénin, formalisant l’alignement des partenaires et des ressources sur la priorité nationale, à savoir : le renforcement des compétences de base pour toutes les filles et tous les garçons.
- Garantir la disponibilité d’enseignants qualifiés en améliorant les qualifications et les normes d’exercice de la fonction enseignante, la formation, les mécanismes de responsabilité, le recrutement et l’affectation des enseignants, ainsi que leur accompagnement et leur rétention.
- Renforcer la production et l’utilisation des données sur l’éducation.
- Établir des normes relatives à l’enseignement préscolaire, à l’apprentissage dans les petites classes, aux sciences et à la technologie dans l’enseignement secondaire, ainsi qu’à la gestion des écoles.
- Réduire les barrières économiques et socio-culturelles à l’apprentissage, en tirant parti des interventions communautaires en faveur des enfants non scolarisés et en accélérant l’éducation des filles.
De nouveaux financements du GPE viennent soutenir les réformes du Bénin. Un financement de 25,7 millions de dollars pour la transformation du système vise à améliorer davantage la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, et à les rendre plus inclusifs.
Un financement de 12,85 millions de dollars, au titre de l’Accélérateur de l’éducation des filles, a pour objectif d’augmenter le taux de scolarisation des filles âgées de 5 à 15 ans ; de garantir l'accès des filles non scolarisées à une offre alternative d’éducation de qualité ; et de renforcer les capacités des adolescentes à participer et à prendre des décisions concernant leur apprentissage.
En s’appuyant sur les progrès réalisés, le Bénin est en passe d’améliorer l’apprentissage pour tous les enfants.
Le GPE continuera à travailler aux côtés du gouvernement et de ses partenaires pour mobiliser les ressources essentielles afin d’aider le Bénin à atteindre ses objectifs en matière d’éducation.
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