En Amérique latine, où plus de 10 millions d’enfants et d’adolescents risquent d’abandonner l’école, l’éducation ne se limite pas à un vecteur de réussite scolaire : elle représente une véritable bouée de sauvetage.

En Amérique centrale en particulier, où le taux de pauvreté infantile dépasse parfois 50 %, les écoles publiques doivent composer avec la surpopulation, des infrastructures insuffisantes et un accompagnement psychosocial limité.

Face à ces défis, le modèle des écoles communautaires de Glasswing International s'est imposé comme une stratégie globale visant à transformer les écoles en environnements inclusifs, sûrs et propices à l'épanouissement.

Ce modèle s’inspire des approches plus larges des écoles communautaires mises en œuvre aux États-Unis, mais il a été adapté aux réalités de l'Amérique centrale et de l'Amérique latine, où les écoles constituent souvent les seuls espaces structurés et protecteurs disponibles aux enfants.

Dans ces contextes, la stratégie va au-delà de la prolongation du temps d'apprentissage ou de l'enrichissement scolaire : l'école devient un lieu de cohésion sociale et aide les jeunes à nourrir des aspirations et à envisager un avenir plus prometteur.

La stratégie des écoles communautaires de Glasswing transforme les écoles publiques (en particulier celles des communautés rurales et urbaines vulnérables, et dans certaines zones à forte population autochtone) en espaces inclusifs et protecteurs où les enseignants, les élèves, les familles et les membres de la communauté s'engagent à créer des environnements sûrs et à élargir les possibilités d'apprentissage et de développement.

Les écoles sont sélectionnées selon un processus rigoureux afin de garantir l'engagement de la direction, la sécurité, des infrastructures adaptées et la volonté d'accueillir un coordinateur scolaire dédié qui supervise les activités du programme en coordination avec la communauté éducative.

Les enseignants participant au programme bénéficient d’une formation aux méthodes d'apprentissage actif et aux pratiques réparatrices, qu'ils intègrent ensuite dans leur enseignement en classe et dans les activités parascolaires.

Le modèle d'école communautaire comprend : des clubs parascolaires, du tutorat scolaire, des opportunités de leadership, la promotion de la santé mentale et des initiatives communautaires, le tout soutenu par des bénévoles formés issus de la communauté locale ou d'organisations partenaires et en collaboration avec les enseignants.

Le programme est financé par des partenariats avec le secteur privé, des coopérations internationales et des bailleurs de fonds individuels.

Rien qu'en 2024, le modèle a directement bénéficié à plus de 10 500 élèves.

La mise en œuvre est adaptée au contexte de chaque pays et réalisée en étroite collaboration avec les ministères de l'Éducation et les responsables scolaires.

Ces derniers contribuent à promouvoir des systèmes de protection tels que des environnements d'apprentissage sûrs et encouragent les familles à s'impliquer par le biais d'ateliers destinés aux parents et d'événements communautaires.

Ces efforts visent à faire des écoles des espaces inclusifs et protecteurs où les élèves peuvent réussir pleinement sur le plan scolaire et émotionnel, tout en garantissant un impact à long terme et en répondant aux besoins locaux.

En s'associant aux ministères de l'Éducation et en soutenant des innovations systémiques telles que l'apprentissage communautaire et les modèles d'activités parascolaires inclusives, Glasswing contribue aux efforts plus larges visant à atteindre l'objectif de développement durable N° 4.

Le modèle a également fait l'objet de multiples évaluations au niveau national, notamment au Salvador, où des essais contrôlés randomisés et des études à méthodes mixtes menés par des institutions telles que la Banque mondiale ont montré des résultats positifs chez les participants (voir ici pour la réduction de la violence scolaire en Amérique centrale grâce à l'apprentissage socio-émotionnel ; ici pour les programmes parascolaires au Salvador ; et ici pour une intervention auprès d'élèves vulnérables âgés de 10 à 16 ans).

Ces résultats soulignent l'efficacité du modèle en matière de développement socio-émotionnel, même dans des contextes très violents.

Afin de mieux comprendre leurs expériences et les effets du programme, une enquête rétrospective a été menée auprès de plus de 1 400 élèves d'écoles participantes.

Ces données offrent un retour d’information précieux, en donnant la parole à ceux qui comptent avant tout : les élèves eux-mêmes.

Créer des environnements propices à l'épanouissement des jeunes

Selon l’enquête, près de trois élèves sur quatre (73,5 %), considèrent que leur environnement scolaire est un lieu propice à l’épanouissement, aux apprentissages et à l’expression de soi.

Cette perception va au-delà de la simple sécurité physique. Les élèves ont systématiquement déclaré se sentir soutenus émotionnellement et respectés par leurs enseignants et leurs pairs, que ce soit en classe ou dans le cadre d’activités parascolaires.

Au Guatemala, par exemple, 72,4 % des élèves ont déclaré se sentir en sécurité et respectés dans leur environnement scolaire.

Ils ont souligné le soutien émotionnel qu'ils reçoivent de leurs camarades et de leurs enseignants, que ce soit en classe ou dans le cadre d’activités parascolaires.

Ces conditions de sécurité et d'inclusion étaient présentes dans la plupart des écoles, les élèves mettant en avant le fait que le programme les avait aidés à s'exprimer plus ouvertement et à se sentir plus sûrs de leur identité.

La participation à des clubs de leadership et de débat a permis aux élèves de s'engager activement dans leur communauté.

Beaucoup ont évoqué le fait d'aider leurs amis, de régler les conflits calmement, de prendre l'initiative dans les activités scolaires et de se sentir plus à l'aise pour partager leurs émotions.

Ces changements sont importants non seulement pour l'école, mais aussi pour la vie. Ils témoignent d'une plus grande empathie, d'une meilleure communication et d'une meilleure gestion des émotions.

Devenir des élèves plus engagés

Que ce soit par le soutien scolaire, les arts ou le sport, les clubs parascolaires stimulent la curiosité et la motivation des élèves.

Ce regain d'énergie se traduit par des résultats concrets : les élèves ont déclaré avoir de meilleurs résultats scolaires, s'intéresser davantage à leurs études et même avoir de nouveaux rêves pour l'avenir.

Au Honduras, par exemple, 96,8 % des élèves ayant participé à des clubs de tutorat ont déclaré que ces activités les avaient aidés à améliorer leurs résultats scolaires.

Plus précisément, 71,1 % ont affirmé que ce soutien les avait aidés à bien faire leurs devoirs, 25,7 % ont indiqué qu'il les avait aidés à réussir dans certaines matières et 22,5 % ont attribué leur réussite scolaire directement à ces sessions.

Cela montre à quel point un soutien scolaire sur mesure, associé à un encouragement émotionnel, peut influencer considérablement les résultats scolaires des élèves.

Capacité d'action et intelligence émotionnelle

L'enquête a également révélé que 67,1 % des élèves estimaient avoir développé des aptitudes individuelles telles que l'esprit critique, la conscience émotionnelle et la maîtrise de soi.

Ils ont fait état d'une motivation accrue à fréquenter l'école, d'une meilleure compréhension du contenu des cours et d'un sentiment d'appartenance plus fort.

Plus de 74 % des jeunes ont déclaré se sentir désormais capables de se fixer des objectifs personnels et de les atteindre, grâce à une confiance en soi renforcée et une plus grande persévérance.

Au Guatemala, 77,1 % des élèves ont déclaré que le programme de clubs parascolaires les avait aidés à renforcer leur sentiment de capacité d’action.

Les participants ont fait état d'une amélioration de leurs capacités de planification, de leur persévérance et de leur efficacité personnelle, 81,9 % d'entre eux affirmant désormais penser être capables de réussir s'ils s'en donnent les moyens.

En outre, 76,8 % ont déclaré nourrir des attentes élevées envers eux-mêmes, et près de 80 % ont affirmé se sentir plus confiants en leurs capacités et mieux accepter qui ils sont.

Ces résultats montrent qu'un investissement délibéré dans le développement socio-émotionnel permet de renforcer les ressources intérieures des élèves et de les aider à s’approprier leur éducation et leur avenir.

Créer des liens plus forts avec des figures positives

96 % des participants ont déclaré avoir désormais une personne de confiance à qui ils peuvent demander de l'aide.

En moyenne, les élèves ont identifié au moins trois personnes dans leur entourage. Ces personnes de confiance (bénévoles, enseignants ou camarades) les aident à exprimer leurs sentiments, à surmonter leurs difficultés ou même à faire leurs devoirs.

Ce sentiment d'appartenance est essentiel au bien-être.

Au Salvador, 100 % des élèves ont affirmé avoir au moins une personne de confiance sur laquelle ils peuvent compter pour obtenir de l'aide.

Beaucoup ont indiqué pouvoir citer deux personnes ou plus à qui ils peuvent se confier, notamment des enseignants, des pairs ou des facilitateurs de club.

Ces liens ont joué un rôle déterminant dans leur capacité à gérer leur stress émotionnel, à améliorer leur communication et à rester motivés à l'école.

Les élèves ont déclaré que grâce à leur participation, ils se sentaient non seulement écoutés, mais qu'ils avaient également appris à offrir leur soutien aux autres, créant ainsi une dynamique d'empathie et de confiance dans l'ensemble de leur communauté scolaire.

Pourquoi la participation des élèves est importante pour l'apprentissage

Ces résultats révèlent que les élèves réalisent leur plein potentiel lorsqu’ils se sentent en sécurité, soutenus et connectés aux autres.

En Amérique latine, des milliers d’enfants et d’adolescents non seulement poursuivent leur scolarité, mais l’abordent avec un sentiment renouvelé de sens, d’identité et de possibles.

Bien que des défis persistent, notamment dans des domaines tels que la résolution des conflits, l'autorégulation et l'équité d'accès, les données probantes suggèrent que les modèles éducatifs intégrés et ancrés dans la communauté peuvent générer des changements significatifs et durables.

Ces efforts profitent aux élèves tout en consolidant le tissu social des familles et des communautés.

Dans les régions touchées par l'exclusion systémique et les inégalités persistantes, les initiatives telles que les écoles communautaires vont bien au-delà d'un simple soutien : elles offrent des opportunités, une capacité d'action et de l'espoir.