C'est pourquoi l'apprentissage de base (lecture, écriture, calcul et autres compétences transférables telles que les compétences socio-émotionnelles) doit faire partie de la réponse.
Lorsque les enfants apprennent à l'école, ils ont plus de chances d'y rester. Quand ils n'y apprennent pas, souvent ils partent.
Les enfants qui ne maîtrisent pas les compétences de base dans les premières années de l'école primaire accumulent souvent plus de retard plus tard et sont davantage susceptibles d'abandonner l'école.
De solides compétences de base sont également associées à une meilleure qualité de vie, comme des revenus plus élevés, une meilleure santé et de meilleures chances d'emploi.
En bref, l’absence d’un apprentissage fondamental prive les enfants de la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel. Bien que l’apprentissage de base ne constitue pas l’unique solution à la crise de la non-scolarisation, il demeure néanmoins un levier indispensable.
Il ne s'agit pas seulement de pédagogie. Il s'agit d'équité, de rétention et de réengagement dans l'apprentissage. Et c'est particulièrement urgent dans les environnements fragiles où l'apprentissage des élèves est confronté à des défis importants.
À l’approche d’échéances majeures, telles que la prochaine Assemblée générale des Nations Unies à New York et le Sommet du G20 en Afrique du Sud, il est essentiel que nous transmettions un message commun :
Nous disposons de meilleures données. Utilisons-les pour agir plus intelligemment.
Ces nouveaux chiffres ne demandent pas seulement de l'indignation, ils exigent de la précision. Des données plus précises, permettent de mieux cibler les ressources, de renforcer les approches de mise en œuvre et d'optimiser les dépenses, tout en améliorant la conception des politiques et des programmes sur la base de données probantes.
L'intégration élargie de populations jusqu’alors invisibles — notamment les enfants déplacés par les conflits ou vivant en situation d’urgence — constitue une avancée significative, bien que la couverture des données demeure limitée dans de nombreux contextes fragiles.
Selon des études récentes, le nombre réel d'enfants non scolarisés à l'échelle mondiale pourrait être nettement supérieur - près de 13 millions d'enfants - en raison de l'insuffisance persistante des données dans les situations de crise.
Des outils tels que le dispositif de suivi de l'apprentissage fondamental (FLAT) offrent aux pouvoirs publics la possibilité d’identifier les domaines où l’action est la plus urgente. Sans suivi décisif, même les meilleures données risquent de devenir un bruit de fond.
Nous avons besoin d'une réponse multidimensionnelle qui place l'apprentissage au centre.
Pour résoudre la crise des enfants non scolarisés, il ne suffit pas de construire des écoles. Il s'agit de dispenser l'apprentissage. Cela commence par donner la priorité à l'apprentissage de base afin que chaque enfant acquière des compétences élémentaires mais essentielles.
Pour y parvenir, il est nécessaire d’améliorer la qualité de l’enseignement, d’assurer la disponibilité de matériels pédagogiques adaptés , de renforcer la formation des enseignants et de proposer un accompagnement continu à travers le mentorat.
Un apprentissage de base solide constitue un levier tout au long de la vie pour une meilleure santé, autonomie, survie et perspectives économiques, tant pour les individus que pour les nations. Étant donné la nature multidimensionnelle des facteurs d’exclusion, les réponses doivent être tout aussi diversifiées.
Pour faire face à la crise, il faut des stratégies intégrées, regroupées dans le cadre RAPID : Rendre l’éducation accessible à chaque enfant, Analyser les acquis, Prioriser les fondamentaux, Intensifier l’efficacité de l’enseignement, Développer des environnements propices à l'apprentissage.
Ces stratégies doivent également être soutenues par une meilleure utilisation des financements intérieurs et extérieurs et par le renforcement global des systèmes éducatifs.
L'apprentissage doit faire partie de la solution. L'accès ne suffira pas à donner des résultats.
Scolariser les enfants n'est que la moitié du travail. S'ils n'apprennent pas, surtout dans les premières années, ils risquent d'abandonne.
L'apprentissage de base aide à prévenir le décrochage scolaire, renforce l'équité et jette les bases de la réussite future.
Investir dans les compétences fondamentales constitue l'un des moyens les plus efficaces d'améliorer à la fois l'accès et les résultats. Nous devons également veiller à ce que les investissements répondent aux défis spécifiques au contexte.
Les chiffres les plus récents sont plus qu'un signal d'alarme ; ils sont un appel à agir plus intelligemment. Il est impératif d'associer les investissements dans l'apprentissage fondamental à des mesures de lutte contre la pauvreté, les inégalités entre les genres, les conflits et les déplacements de population, et de les adapter à chaque contexte.
Toutefois, il convient d’aborder ces chiffres avec humilité, notamment dans les situations de crise où l'ampleur réelle de l'exclusion est probablement sous-estimée. Notre réponse doit correspondre à la fois à l'urgence des chiffres et à l'incertitude qui les sous-tend.
Investir dans les compétences fondamentales est l'un des moyens les plus efficaces d'améliorer à la fois l'accès et les résultats.
Pour atteindre les 272 millions d'enfants non scolarisés — et les millions d'autres qui sont scolarisés mais qui n'apprennent pas — il faut des solutions intégrées, éprouvées, fondées sur ce qui fonctionne.
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