Un meilleur cadre d’apprentissage : en Éthiopie, soutenir les élèves réfugiés passe par l'accès à l’eau potable et à de meilleures conditions d'hygiène

Grâce à sa double approche axée sur l’harmonisation et l’intégration des services, le Programme d'amélioration de la qualité de l'éducation pour l'équité en Éthiopie, soutenu par le GPE et ses partenaires, a permis d’aligner l’éducation des réfugiés sur les normes nationales, garantissant ainsi une éducation plus équitable et de meilleure qualité pour les élèves réfugiés.

31 juillet 2025 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 4 minutes
École primaire Tsore n°2 près d’Asosa, en Éthiopie. Crédit : Banque mondiale/Mihretu Gebrekristos

École primaire Tsore n°2 près d’Asosa, en Éthiopie.

Credit: Banque mondiale/Mihretu Gebrekristos

Cet article a été initialement publié sur le site de la Banque mondiale (en anglais).

Aux abords d’Asosa, dans la région Benishangul-Gumuz en Éthiopie près de la frontière soudanaise, l’école primaire Tsore N° 2 se trouve à quelques pas du camp de réfugiés voisin.

L’école accueille principalement des élèves réfugiés et a récemment connu des améliorations importantes grâce au Programme d'amélioration de la qualité de l'éducation pour l'équité en Éthiopie (GEQIP-E) - un programme soutenu par le GPE, l’Association internationale de développement et DANIDA (l’Agence danoise pour le développement international).

En avril 2025, l'Éthiopie, le troisième plus grand pays d'accueil de réfugiés en Afrique, abritait plus de 1 150 203 réfugiés et demandeurs d’asile.

Une grande partie de la population réfugiée d’Éthiopie est constituée d’enfants. En l’absence d’un accès effectif à l’éducation, beaucoup courent le risque d'être laissés pour compte, de ne pas développer leurs compétences et d’être privés de perspectives d’avenir.

L’éducation joue un rôle protecteur essentiel en prémunissant les jeunes réfugiés des risques d’exploitation et de mariage précoce. Elle pose également les bases d’une stabilité durable, de l’autonomie et de liens renforcés entre les réfugiés et les communautés d’accueil.

Dans des régions chaudes et arides comme Asosa, assurer une éducation de qualité s'avère particulièrement difficile. L’arrivée de réfugiés met à rude épreuves les ressources locales déjà limitées, et les écoles comme l’école primaire Tsore N° 2 peinent à répondre aux besoins fondamentaux des élèves.

Grâce à divers outils de soutien fournis par le Programme GEQIP-E, l’école Tsore N° 2 — sous la direction de Mme Yetinayet Girma — a bénéficié d’installations améliorées en eau, assainissement et hygiène (WASH), y compris l'accès à de l’eau potable et à des équipements réservés à la gestion de l’hygiène menstruelle.

Avant de recevoir ce soutien, l’école ne disposait pas d’accès à l’eau potable, et les conditions climatiques difficiles entraînaient des problèmes quotidiens de déshydratation et d'hygiène pour les élèves.

« Avant, nous n’avions pas de réservoirs d’eau dans notre école. Grâce à l’installation d’un point d’eau et d’un camion-citerne, facilitée par le Programme d'amélioration de la qualité de l'éducation pour l'équité en Éthiopie, les élèves ont désormais accès à de l’eau potable et peuvent se laver les mains après avoir utilisé les latrines. Cela a considérablement amélioré l'hygiène et les conditions d’apprentissage. »

Yetinayet Girma
Directrice de l’école

En conséquence, les taux d’absentéisme et d’abandon scolaire ont diminué. Les filles peuvent désormais fréquenter l’école régulièrement et gérer leurs besoins sanitaires sans crainte, sans honte ni embarras.

Ces améliorations ont également favorisé une meilleure implication scolaire. Les élèves sont en meilleure santé, plus concentrés, et l’école a constaté une participation accrue à l’apprentissage.

Ces avancées au niveau des écoles résultent d’une évolution plus large de la politique éducative de l’Éthiopie. Pour la première fois de l’histoire du pays, le Programme d'amélioration de la qualité de l'éducation pour l'équité a officiellement reconnu les écoles pour réfugiés comme partie intégrante du système éducatif national.

Ce changement a marqué une évolution significative tant sur le plan des politiques que du financement, et ce, en accord avec le Cadre d'action global pour les réfugiés de l’Éthiopie et la Proclamation sur les réfugiés de 2019.

Cette nouvelle approche a ouvert aux réfugiés l'accès aux services nationaux, notamment l’éducation, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Avant la mise en œuvre du Programme GEQIP-E, les élèves réfugiés dépendaient largement de systèmes éducatifs autonomes gérés par des organisations humanitaires, avec une intervention minimale du gouvernement.

En incluant les écoles pour réfugiés au Programme GEQIP-E, l’Éthiopie a témoigné de son engagement transformateur en faveur de l’équité, de l’intégration et du soutien à long terme à l’éducation des réfugiés au sein du système éducatif national.

Le soutien apporté à l’éducation des réfugiés dans le cadre du Programme GEQIP-E a été mis en œuvre selon deux stratégies clés : l’harmonisation des services et l’intégration des services.

L’harmonisation des services visait à garantir que la qualité et la prestation éducative dans les écoles pour réfugiés soient alignées sur celles des écoles des communautés hôtes, notamment l'accès équitable au matériel pédagogique, à la formation des enseignants et aux subventions aux écoles.

Parallèlement, l’intégration des services se concentrait sur la pleine intégration des écoles pour réfugiés, en particulier les écoles secondaires, dans le système éducatif national. Cela a impliqué de placer ces écoles sous la supervision des bureaux locaux de l’éducation et de leur permettre de fonctionner dans les cadres de politiques et de financements nationaux.

Ces efforts combinés ont renforcé les engagements de l’Éthiopie en faveur d’une éducation inclusive : 64 écoles à travers le pays - 54 écoles primaires et 11 écoles secondaires - ont bénéficié du soutien du Programme d'amélioration de la qualité de l'éducation pour l'équité, ainsi que 12 écoles secondaires supplémentaires situées dans les communautés hôtes accueillant des élèves réfugiés.

Plus de 167 000 élèves réfugiés ont bénéficié de ce programme, qui a aussi permis de former plus de 11 372 enseignants en Éthiopie, leur permettant ainsi de renforcer leurs compétences en matière de planification des leçons, d’apprentissage actif, de gestion des classes et d’évaluation continue.

Les enseignants ont également été formés pour adapter leurs pratiques d’enseignement et d’apprentissage afin de mieux prendre en compte la notion de genre, notamment dans la planification des leçons, l’évaluation et le retour d’information.

Par ailleurs, les écoles ont reçu du matériel pédagogique afin d’améliorer davantage la qualité de l’enseignement.

« Ce programme a permis à nos élèves de poursuivre leur éducation sans interruption », explique la directrice de l’école, Mme Girma. « L’école est devenue un endroit mieux adapté, pour tous les élèves, et la communauté se sent plus intégrée. »

Malgré ces améliorations, l’école reste confrontée à des difficultés. Avec plus de 2000 élèves, l'accès à l’eau reste limité. « Compte tenu de notre population d'élèves, cela n’est pas suffisant », déplore-t-elle. « Nous avons besoin davantage de citernes et de points d'accès pour répondre aux besoins de tous. »

La pièce réservée à la gestion de l’hygiène menstruelle nécessite davantage de fournitures. « Les protections hygiéniques réutilisables, à elles seules, ne suffisent pas », ajoute-t-elle. « Nous avons également besoin de savon, de lotion et d’autres articles d'hygiène pour aider les filles de manière appropriée. »

Bien que le Programme d'amélioration de la qualité de l'éducation pour l'équité en Éthiopie ait eu un impact significatif, il est désormais clôturé.

Pérenniser ces progrès, en particulier dans le domaine de l’éducation des réfugiés, nécessitera un engagement soutenu du gouvernement et des partenaires de développement ; à défaut, bon nombre de ces acquis pourraient s’avérer difficiles à maintenir.

L’expérience de l’école primaire Tsore N° 2 illustre ce que des investissements réguliers dans l’éducation inclusive peuvent permettre d’accomplir. Avec un soutien approprié, tous les élèves, y compris les élèves réfugiés, ont une chance équitable d’apprendre, de s’épanouir et de réussir.

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