Zimbabwe : Une seconde chance pour Advent d’accéder à l’éducation
Points clés
- Au Zimbabwe, les filles issues de milieux ruraux pauvres ont peu de chances de terminer leurs études secondaires, ce qui limite leurs possibilités d'accéder à des moyens de subsistance durables.
- Le ministère de l'Éducation, avec le soutien du GPE et de la Campagne pour l'éducation des filles (CAMFED), fait évoluer la situation en supprimant les obstacles qui empêchent les filles marginalisées de poursuivre leur scolarité.
- Grâce à un soutien financier, matériel, pédagogique et aux compétences de vie, plus de 8 300 filles du secondaire poursuivent leur scolarité et se construisent un avenir meilleur.
À 21 ans, Advent Munenge se rend chaque jour à l'école avec une détermination remarquable, non seulement en tant qu'élève, mais aussi en tant que mère d’une fille. Elle est un symbole de résilience au sein de sa communauté.
À 15 ans, elle avait dû abandonner l'école après être tombée enceinte. Le père du bébé l'a quittée, la laissant seule pour élever leur enfant.
Dans son village, situé dans le district de Binga, dans la province du Matabeleland Nord, les rêves d’Advent de poursuivre sa scolarité semblaient inaccessibles. Mais, ils ne se sont jamais éteints pour autant.
Un retour à l’école porteur d’espoir
Lorsqu’Advent a pris la décision de retourner à l'école, elle était inquiète de la réaction de sa famille et savait qu'ils n'auraient pas les moyens de payer ses frais de scolarité.
« J'ai hésité à informer ma famille de ma décision, craignant leur réaction en raison de l'erreur que j'avais commise auparavant », se souvient-elle.
Mais la réaction de sa famille a été empreinte d'amour et de soutien. Ses parents se sont mis à fabriquer des briques pour payer ses frais de scolarité et Advent a tissé et vendu des paniers pour acheter ses livres.
Puis est arrivé le soutien qui a tout changé. Le financement de l'Accélérateur de l’éducation des filles du GPE et le soutien à la mise en œuvre de la Campagne pour l’éducation des filles (CAMFED) ont permis au ministère de l'Enseignement primaire et secondaire de lever certains des obstacles à l’accès à la scolarité d'Advent.
Le financement du GPE a couvert ses frais de scolarité, ses uniformes et ses fournitures scolaires, et lui a permis de bénéficier d'un programme de mentorat. Elle est retournée à l'école à l'âge de 19 ans et, pour la première fois, Advent a pu se consacrer entièrement à son éducation.
« Heureusement, j'ai pu bénéficier d’un soutien supplémentaire de la CAMFED et du GPE, ce qui m'a permis de retourner à l'école et de me concentrer sur mes études. Je veille à travailler dur. Je suis déterminée à nous bâtir une vie meilleure, à mon enfant et à moi-même » , explique-t-elle.
La mère d'Advent s'occupe de son enfant lorsqu’elle est à l'école. Advent aide aux tâches ménagères le soir et étudie après le dîner.
« Le retour d’Advent à l’école n’est pas seulement une victoire personnelle, c’est aussi une étape importante à l’échelle nationale, qui témoigne des progrès accomplis vers une éducation inclusive et équitable. Grâce au soutien de l'Accélérateur de l’éducation des filles du GPE et à notre partenariat avec la CAMFED, nous éliminons les obstacles qui ont trop longtemps empêché les filles d’aller à l'école. Cet investissement garantit un avenir meilleur à des milliers d'enfants à travers le Zimbabwe et renforce les fondements de notre système éducatif. »
Quand la détermination rencontre le soutien, les résultats suivent
Advent a obtenu son diplôme du premier cycle du secondaire avec d'excellentes notes dans toutes les matières. Cette réussite lui a ouvert de nouvelles portes : elle excelle maintenant dans le deuxième cycle du secondaire et projette de devenir infirmière.
Le soutien apporté par des femmes diplômées du secondaire de sa communauté, telles que Buchedo Munkuli, a joué un rôle déterminant dans la réussite d'Advent.
Buchedo fait partie des 1 090 paires éducatrices formées par la CAMFED qui travaillent bénévolement pendant 18 à 24 mois dans le lycée où elles ont obtenu leur diplôme. Elles aident des élèves comme Advent à acquérir des compétences scolaires et de la vie quotidienne.
Ces jeunes femmes ont toutes connu des conditions de vie difficiles et l'exclusion, et leur solidarité féminine est source d'espoir, d'opportunités et de changement à grande échelle.
Un système de soutien qui change tout
Implanté dans cinq pays, dont le Ghana, le Malawi, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe, ce système de soutien par les pairs est un modèle éprouvé : en moyenne, chaque fille qui rejoint le réseau de leadership de CAMFED soutient à son tour trois autres filles.
Au-delà de la salle de classe, Advent bénéficie également des conseils d'une mentor qui l'aide à définir son parcours postscolaire.
Grâce aux fonds du GPE, la CAMFED a formé 1 090 mentors pour accompagner les filles une fois qu'elles terminent le premier cycle du secondaire.
Les mentors dispensent un programme de formation de six mois couvrant des domaines tels que les compétences commerciales de base, l'éducation financière, la santé sexuelle et reproductive, les techniques d'entretien et la rédaction de CV.
Elles mettent également les jeunes diplômées en relation avec des formations à l'entrepreneuriat.
Un avenir plus radieux pour les filles
Au Zimbabwe, les filles issues de milieux ruraux pauvres ont peu de chances d'achever leurs études secondaires, ce qui limite leurs perspectives d'accès à des moyens de subsistance durables à l'âge adulte.
Les filles sont plus nombreuses que les garçons à abandonner leur scolarité en raison de difficultés multiples, notamment les pressions financières, l'insécurité alimentaire, les inégalités entre les genres ainsi que les mariages et les grossesses précoces.
Advent fait partie des plus de 8 300 filles du secondaire qui bénéficient d'un soutien global – aide financière pour les frais de scolarité, les fournitures scolaires et les uniformes, et accompagnement pendant et après la scolarité – afin de les aider à terminer leurs études secondaires et à effectuer la transition vers la vie active.
« L'histoire d'Advent reflète la transformation plus large que nous observons à travers le Zimbabwe. Grâce au soutien de l'Accélérateur de l’éducation des filles du GPE, mis en œuvre avec la CAMFED, des milliers de filles marginalisées retournent à l'école, où elles excellent et inspirent leurs camarades. Ce partenariat renforce notre système éducatif, garantit qu'aucun enfant n'est laissé de côté et fait progresser notre objectif national d'accès équitable à une éducation de qualité pour tous. »
Le GPE a également alloué des fonds pour la mise en place et le développement à l’échelle d'un système national d’alerte précoce visant à identifier les enfants à risque de décrochage scolaire et à les accompagner pour qu’ils restent à l’école.
Ce système a été conçu par l'UNICEF et la CAMFED, en étroite collaboration avec les responsables de la gouvernance nationale et locale et après consultation avec des élèves, des parents, des enseignants et des chefs d'établissement, dans le but de mieux comprendre les principaux facteurs à l'origine des abandons scolaires.
Afin de réduire le décrochage scolaire, le système d'alerte précoce comprend une meilleure supervision des écoles par les districts, des processus de collecte de données au niveau des écoles et des districts ainsi que la mise en place de services d’accompagnement, de conseil et de développement des aptitudes à la vie quotidienne au sein des écoles et par le biais de liens entre l'école et la famille.
L'approche partenariale du GPE et son engagement à placer l'égalité des genres au cœur de la planification et de la mise en œuvre des systèmes éducatifs ont contribué à aligner les acteurs du secteur sur l'objectif du Zimbabwe d'assurer un accès équitable à une éducation de qualité.
Il en résulte un soutien accru aux élèves comme Advent, avec un effet multiplicateur sur les communautés à travers tout le pays.
Le message d'Advent aux autres filles est simple :
« Si vous avez la chance d'aller à l'école, saisissez-la et utilisez-la pour faire avancer les choses. »
Et elle a déjà prévu de contribuer à son tour : « Je veux aider d'autres filles afin que le fléau de la pauvreté disparaisse de notre communauté. »
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